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Confession d’une accro du wedding – Épisode 3 – Le jour où j’ai vécu ma première fois

On se souvient toute sa vie de sa première fois, n’est-ce pas ? Eh bien aujourd’hui je vais te raconter la mienne. La fois où j’ai décroché mon premier contrat. Tu t’attendais à autre chose ?

Retrouve la suite via le podcast « Confession d’une accro du wedding » :

J’ai toujours nourri le rêve secret de devenir wedding planner… Mais à l’époque, je n’ose pas sauter le pas car je ne me sens pas légitime. Mais je touche presque du doigt ce fantasme une première fois, avec ma propre wedding planner qui m’avait proposé qu’après mon mariage, je rejoigne son équipe. Bon, vu comment ça s’est passé le jour J, nous n’en avons plus jamais parlé du coup.

Et puis je rencontre Anne, la rédactrice en chef d’un des plus gros blogs de mariage francophone, qui me propose que l’on s’associe. Si tu veux le détail de cette histoire, rendez-vous dans l’épisode 1 de ce podcast.

On ne s’en rend pas forcément compte de prime abord, mais entre la paperasse administrative pour monter notre société, le façonnage de nos formules et la définition de notre stratégie de communication, il nous a fallu plusieurs mois de travail entre le moment où on a décidé de s’associer et celui où on a lancé l’agence durant l’été 2015. 

Mon premier rendez-vous

Et puis, une certaine, Caroline, connue sur les réseaux sociaux sous le pseudo de Mme Vanille, me contacte.

Caroline, ce n’est pas totalement une inconnue puisqu’elle est chroniqueuse pour le blog de mon associée et qu’on s’est rencontrée lors de la soirée que j’ai organisée pour les 5 ans du blog. Et elle me dit qu’elle est en train de rencontrer des wedding planners pour confier la coordination de son mariage durant l’été 2015, et qu’elle aimerait bien qu’on puisse nous aussi se voir.

Caroline se marie avec un homme d’origine malgache. Et les malgaches, je m’adresse à vous, on vous adore, mais avouez que la prononciation de vos noms, c’est fait pour nous ridiculiser ?!

Non parce que j’ai appris à mes dépends que certains noms ne se prononcent pas tout à fait comme ils s’écrivent. Donc en préparant le rendez-vous à venir avec Caroline, je m’entraîne durant des jours, mais des jours, à dire le nom de son futur époux, afin que ça paraisse super fluide et que ça l’impressionne. H-E-R-I-N-I-A-I-N-A. Heriniaina.

Je suis fin prête, elle arrive chez moi pour notre entretien. Je l’accueille, je l’installe et je lance mine de rien : ah quel dommage qu’Heriniaina n’est pas pu se joindre à nous. Et là, elle me répond “oui, il travaille et me laisse gérer cette partie du mariage. Mais d’ailleurs, ça se dit “Herniène”.

Blanc. Suivi d’un fou rires de ma part. Je lui avoue que je me suis entraînée durant des jours et que je viens donc de flopper, d’entrée de jeu.

Elle ne m’en tient pas rigueur et on poursuit le rendez-vous. C’est extrêmement fluide. Son mariage me fait rêver. Elle a l’air exigeante : elle souhaite faire appel à une coordinatrice notamment pour installer la décoration et la cérémonie.

Selon elle, deux solutions s’offrent à elle : 

  • Option 1 : demander à des proches d’installer la décoration de mariage, éventuellement supervisés par son chéri pendant qu’elle sera à sa mise en beauté, au risque que ce ne soit pas exactement comme elle le souhaite et  donc qu’elle leur en veuille toute sa vie.
  • Option 2 : faire appel à une wedding-planner qui en plus s’occupera de la coordination. Et elle, si elle lui en veux toute sa vie, ce sera moins grave…

Ça met un peu la pression mais j’ai très envie de travailler avec elle et de relever le challenge. 

Ma première signature de contrat

Après 1h30 de rendez-vous, elle rentre chez elle en me promettant de me faire un retour rapidement. Et là, démarre cette interminable attente.

Tu sais quand t’a rencontré quelqu’un avec qui tu as le feeling et que tu espères très fort que tu n’es pas toute seule dans ta relation. 

C’est un sentiment que 8 ans après, j’ai d’ailleurs toujours. 

Mais fort heureusement, elle aussi, elle a ressenti le feeling et malgré une concurrence rude puisqu’elle a rencontré des agences qui aujourd’hui cartonnent toujours, c’est moi qu’elle choisit. Je suis tellement fière ! 

Caroline et moi échangeons régulièrement, elle me tient informée de l’avancé des préparatifs afin qu’au moment voulu, je puisse prendre le relai pour la coordination. Nous apprenons à nous connaître au fur-et-à-mesure, et je me dis que j’ai beaucoup de chance de nouer une telle relation avec ma première vraie cliente. C’est fluide, cordial, et en même temps, on sent qu’elle sait ce qu’elle veut. 

Je suis très flattée quand elle me propose de l’accompagner à son dernier essayage de robe dans une jolie boutique parisienne située juste en face de l’Élysée. C’est vraiment un chouette moment. 

Par contre, Heriniaina travaille beaucoup, j’ai donc très peu de contact avec lui. 

Mais peu importe, j’avance pour les satisfaire tous les deux le jour J.

Ma première erreur de débutante

Au moment de faire le planning du jour J, je commets une erreur de débutante : je place les photos de couple en plein milieu de l’après-midi. J’ai beau envoyer ce planning en précisant aux prestataires qu’il n’est pas figé et que j’attends leur retour pour le modifier en fonction de leurs contraintes et suggestions… Oui je prends de grosses pincettes… 

Je me fais engueuler par le duo de photographe et vidéaste…

Ils sont excédés qu’une énième wedding planner qui ne connaît rien à leur travail leur impose sa vision.

J’avais envie de me faire toute petite… Mais je ne me laisse pas démonter, je montre patte blanche et j’admets qu’effectivement, je ne suis pas encore au fait de tous les aspects de leur métier et que je ne demande qu’à apprendre. Ils prennent alors le temps de m’expliquer que l’horaire idéal c’est la golden hour pour avoir une lumière sublime. 

Bon entre parenthèses, finalement, pour des contraintes logistiques, la séance photo a bien eu lieu en plein milieu d’après-midi. Donc sans le savoir, j’avais raison.

Mais même si je les ai trouvé un peu rude de prime abord, je les remercie de m’avoir fait comprendre dès mes débuts, à quel point chouchouter les prestataires était important. 

Et c’est quelque chose qui me suit toujours.

Mes premiers préparatifs du jour J

Toujours est-il que le grand jour approche. Caroline est sur place depuis déjà quelque temps. Et on décide que pour me rendre en Normandie, je co-voiturerai avec le futur marié, le vendredi. 

Sauf que comme j’ai plus de contacts avec Caroline, je ne le connais pas tellement le Heriniaina que je n’ai vu qu’une seule fois. Je suis super intimidée. Je me dis que ce trajet va être bien long…

Mais à ma grande surprise, c’est tout aussi fluide. Je suis complètement soulagée. Je me mets déjà assez la pression pour que tout se passe bien alors si en plus j’ai peur du marié, ça ne peut pas le faire.

Le jour J, j’ai entre autres pour mission d’installer les chaises de la cérémonie, si possible en arc de cercle, dans le jardin face au château. 

Mais quelle galère de faire ça toute seule ! Plus jamais. En plus, les mariés ont du goût et ils ont opté pour de jolies chaises qui du coup, sont très lourdes. Le loueur les a entreposés à son arrivée, très loin de l’espace cérémonie. Je dois donc d’abord les rapprocher, puis les installer. Je crois que je mets deux bonnes heures, juste sur ça… Je vous laisse imaginer dans quel état de propreté je suis après ça. Heureusement que j’ai prévu un change. 

Mon premier jour J en tant que wedding planner

Il est déjà l’heure d’accueillir les invités pour la cérémonie laïque. J’arrive à assister à un petit bout et, même pour moi, c’est très émouvant.

On enchaine avec le cocktail les photos de groupe, le dîner et les surprises au fur-et-à-mesure. Dans l’ensemble ça se passe vraiment bien jusqu’à ce que le vent se lève…

Ça n’a pas l’air problématique puisque le dîner à lieu en intérieur, sauf qu’entre le plat et le fromage, des feux d’artifices doivent être tirés… Alors que le repas bat son plein, les artificiers m’annoncent que le vent est trop fort et qu’il n’est pas possible de lancer dans ces conditions. Il y a peut être une chance après le dessert mais pour le moment, c’est difficile à dire… 

Alors que normalement, on tente de cacher les imprévus aux mariés pour ne pas les déstabiliser, là je n’ai pas le choix, je dois leur annoncer cette mauvaise nouvelle. Ils semblent déçus mais évidemment, ils comprennent.

Heureusement, leur patience est récompensée et les feux sont tirés avant le dessert.

C’est féerique. Je crois qu’à ce moment-là, c’est la première fois dans cette intense journée, que je prends le temps de contempler ce à quoi j’ai la chance de contribuer. Je lis le bonheur sur le visage des mariés et de leurs invités. Ouiiiiiii, c’est pour ça que je veux faire ce métier ! Ce mariage, je ne l’oublierai pas, c’est certain. 

Mon premier pire souvenir

Mais c’est justement sur ce mariage que j’ai malgré tout l’un de mes pires souvenirs. 

Je t’explique.

Les amoureux ont prévu d’ouvrir le bal sur une valse, d’abord la mariée avec son père puis avec son mari. Le DJ ayant prouvé tout au long de la journée qu’il n’était pas hyper carré, je le briefe à nouveau juste avant d’aller chercher les mariés et les invités : la valse doit débuter à 1min30. Il doit donc sauter l’intro. Il doit pas la passer en entier car elle est pas mal longue. Et surtout, il doit enchaîner avec la danse d’ouverture de bal traditionnelle malgache. 

Je précise qu’en plus de ce que je lui dis, tout est inscrit sur la feuille de route que je lui ai envoyée par email. Puis donné en début de journée car il ne l’avait pas imprimée. Et à nouveau avant l’ouverture de bal car il l’a perdu. 

Je vais chercher les invités et les mariés parce que la piste de danse est dans un autre salon du château. Je pense qu’il se passe seulement 5 minutes. Le salon est alors noir de monde et je ne peux plus accéder à la table de mixage du DJ. À partir de maintenant, il doit être autonome. Mais a priori c’est son métier donc ça devrait bien se passer. 

Tu te doutes que ça ne se passe pas comme prévu. Il débute la musique du début. La mariée et son père doivent donc subir 1min30 d’intro trop lente pour être dansée.

Le marié rejoint sa douce qui change de partenaire. Ils dansent un moment. Un long moment… Trop long moment… Je n’arrive pas à me faufiler à travers les invités pour lui indiquer qu’il faut enchaîner. Et il ne répond pas au téléphone.

Ouf, j’entends enfin une transition et là horreur, il enchaîne avec un rock.

Ahhhh j’aurais pu le tuer ! Tant pis, je pousse les invités pour le rejoindre et lui rappelle qu’il s’est trompé. “Ahhh mince, je n’avais pas compris…” Pffff ! À ce stade, la seule chose que j’aurais pu faire, c’est gérer moi-même la musique. Mais impossible. Mais je ne sais pas pourquoi, ou plutôt si, certainement parce qu’il s’agissait de mon premier vrai contrat. Il m’a fallu plusieurs années pour le digérer. 

Je n’ai pas le temps de m’embrouiller avec lui. De toute façon ce n’est ni le lieu, ni le moment. Je dois encore vérifier quelques derniers détails avant de terminer ma mission. 

Mon premier retour de ma prestation de wedding planner

Avant de partir, les prestataires me félicitent pour cette coordination. Ça fait chaud au cœur. 

Je dis au revoir aux mariés. Ils me remercient et ont l’air content. Mais en même temps, moi aussi j’ai eu l’air contente face à ma wedding planner le soir du mariage. C’est après que j’ai ruminé… Donc je ne suis pas tout à fait rassurée. 

J’ai prévu une surprise pour eux alors je monte dans leur chambre et leur dépose une bouteille de leur champagne préférée que j’ai acheté pour l’occasion et un petit mot.

Je rentre me coucher à l’hôtel. Chaque centimètre carré de mon corps est douloureux. Quelques semaines plus tôt, j’avais écouté un podcast où une wedding planner disait qu’avant sa saison elle se remettait au sport pour tenir le coup. J’avais ri en me disant, genre la sportive de haut de niveau des mariages. J’ai arrêté de rire depuis et j’ai compris qu’un minimum de condition physique était nécessaire pour faire carrière. 

Je rentre à Paris le lendemain. Les mariés partent en voyage de noces le lundi. Mince, j’ai oublié de leur demander le paiement du solde de ma prestation. Il reste quand même la moitié. Et s’ils avaient été déçus de leur journée et décidaient de ne pas me payer ? Je peux te dire que j’angoisse terriblement durant leur deux semaines de voyage. À leur retour, je leur envoie un petit message et ouf, je reçois mon paiement dans la foulée et des remerciements ! 

Quelque temps plus tard, Caroline écrira sur son blog, à propos de moi : “Tu veux un scoop ? Le jour J, tout s’est déroulé à merveille ! Je n’ai jamais regretté une seule seconde d’avoir embauché une wedding-planner. Sans Fabiola, jamais je n’aurai été aussi détendue !”.

Aujourd’hui, je repense à cette phrase “Si j’en veux à ma wedding planner toute ma vie, ce n’est pas grave”. Mais je repense aussi au petit weekend qu’on s’est fait avec son mari, le mien et des amis en commun en 2019. Ou encore à ces 30 ans dans le sud de la France, qu’on a fêté avec les membres de sa famille. C’était drôle d’ailleurs qu’ils se souviennent de moi le jour J alors que je n’étais qu’une prestataire. Et aussi à des heures de discussions sur mon canapé un jour où je n’avais pas le moral.

Bref, tout ça pour dire qu’on se souvient toujours de sa première fois. Surtout quand on la partage avec des gens en or, comme ça… 

Après, il y a aussi des mariés en or, qui te donnent sacré fil à retordre… Et je te donne rendez-vous dans le prochain épisode pour le récit d’un mariage plein de péripéties.

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