Vis ma vie de wedding entrepreneur

Portrait de Muriel Saldalamacchia, fondatrice de The International Wedding Planner

Qui ne connait pas Muriel Saldalamacchia ?!
Depuis plus de 10 ans, elle organise des mariages somptueux dans les plus beaux spots du sud de la France et d’Italie.
Elle est aujourd’hui à la tête de deux entités commerciales The International Wedding Planner et Les rires de Julie.
Elle aide également les wedding planners à se perfectionner à travers une académie éponyme. Le dénominateurs commun de ces trois activité : l’excellence sans compromis.

Impressionnant, non ?

Impressionnée, je dois avouer que je l’ai été la toute première fois que je lui ai envoyé un message pour lui demander de répondre aux questions de cette interview. Et à ma grande surprise, je recevais une réponse positive de Muriel herself (et non d’une community manager), à peine quelques minutes après ma sollicitation. Tout à coup, celle que j’admirais devenait accessible !

Mais tu noteras tout de même que cette interview, contrairement aux précédentes (et aux suivantes !) est au vouvoiement ! Pourquoi ? Parce que Muriel, aime les principes et les repères et ne réserve le tutoiement qu’aux personnes qu’elle rencontre IRL. Et comme à l’époque, nous ne nous étions pas encore rencontrées, nous avons conclu qu’il valait mieux que cela lui ressemble vraiment.
Et pour être honnête, c’est beaucoup mieux ainsi car ses réponses authentiques et sans langue de bois alliées à cette formule de politesse, font de cette interview un régal !

Je te laisse en juger par toi même ! Bonne lecture !

Destination wedding organisé par Muriel – Crédit photo Jérémy Ferrero

Que faisiez-vous avant de vous lancer dans le mariage et comment vous êtes-vous lancée ?

J’étais acheteuse en Grande Distribution avec des missions de formations des nouveaux équipiers sur les process et sur le marketing. Il n’y a pas de fumée sans feu à ce qu’il parait ^^

L’arrivée de Julie, notre fille aînée a tout fait basculer. J’en avais assez de travailler pour un groupe, je pensais « hors schéma », je voyais les améliorations et axes de progrès que l’on devait apporter sur le terrain, et au final, j’étais une goutte d’eau, de sexe féminin dans un univers d’homme. En plus j’étais jeune… J’en ai eu marre. Un bilan de compétences une année plus tard révèlera mon potentiel pour le journalisme et pour le marketing événementiel. Vous savez déjà quelle voie j’ai donc choisi de suivre.

Vous faites partie des pionnières en France. Avez-vous été inspirée par des modèles en France ou à l’étranger ?

En France, c’était le néant à l’époque pour quiconque cherchait l’inspiration (désolée… je pèse mes mots).
Il y avait bien entendu des wedding-planners mais c’était fouilli, ou alors assez hautain, et/ou peu cadré, un côté jet set paillettes auquel je n’adhère toujours pas aujourd’hui… Rien qui ne m’ait jamais inspiré en tout cas.

Mon inspiration à moi c’était le business made in USA. Forcément, j’ai découvert des hommes influents, et celui qui devenait alors mon mentor : David Tutera. Un modèle de réussite. Ce qui me fascinait le plus je crois c’est qu’il disait lui même qu’il réussissait et que les gens l’acclamaient pour cela. Nous sommes loin de notre culture n’est-ce pas ?

Ensuite, il y a beaucoup d’autres inspirations, toutes en dehors de l’industrie du mariage. Des personnes connues, des personnes non connues mais qui m’ont inspirées. La vie est faite de rencontres. Et même celles qui vous semblent être à votre opposée vous apportent énormément. Plus qu’on ne peut l’imaginer…

Mariage Glamour de Shauna & Darragh organisé par Muriel Saldalamacchia – Crédit photo : Nora M Photography –
Mariage Glamour de Shauna & Darragh organisé par Muriel Saldalamacchia – Crédit photo : Nora M Photography –

Vous souvenez-vous du tout premier contrat que vous avez signé ? 

Je m’en souviens tellement bien… C’était le 6 janvier 2009. Un couple qui voulait se marier vite (dans les 6 mois) et qui ne jurait que par le décalé.
Ah ce fameux « décalé » que l’on s’approprie envers et contre tout ^^.
Isabelle et Jérôme donc, rencontrés au Salon du mariage de Toulouse, dont le mariage a eu lieu en deux temps, Mairie à Tournefeuille et réception et fiesta sur une péniche en navigation, au départ du Quai St Sauveur à Toulouse, en pleine Gay-Pride et Fête de la musique…
Des galères en tout genre pour mener la barque, mais quelle réussite au final…

Quelle est la plus grande difficulté à laquelle vous avez dû faire face au début ?

La solitude et le fait de ne pas m’assumer comme étant « chef d’entreprise ». Je pense clairement avoir perdu beaucoup de temps à juste essayer d’être une bonne wedding-planner, en oubliant de devenir avant tout un bon chef d’entreprise.

Au bout de combien de temps as-tu réussi à te dégager un salaire grâce à l’organisation de mariage ?

Sur ma troisième année.

Quel conseil auriez-vous aimé recevoir à vos débuts ?

Je crois sincèrement que j’ai reçu les bons conseils au début. J’étais dans une région foncièrement bienveillante où les vieux briscards entrepreneurs aimaient discuter avec moi. Je leur posais des tonnes de questions sur leur vie, leurs choix, ce qu’ils aimaient le plus, le moins… Je me suis toujours nourrie des expériences des autres, des anciens. De ce qui réussissent, mais aussi de ceux qui ont des difficultés.

Mariage dans le sud de la France (french riviera) d’Elisabeth & Tristram organisé par Muriel Saldalamacchia – Crédit photo Jérémy FERRERO

Votre plus grande fierté dans votre parcours ?

Que je sois toujours la même version de moi-même, mais en mode 1000% assumé.

Il y a quelques années, vous avez ouvert un centre de formation. Pourquoi est-ce important de partager votre savoir et vos compétences ?

Mon idée initiale : faire grandir le professionnalisme des wedding-planners en France* en partageant un maximum d’informations gratuites via un blog et rassembler une communauté autour de formations professionnelles.
Le but ultime : que les wedding-planners en France soient crédibles auprès des clients, mais surtout auprès des autres prestataires de mariage.
Si nous obtenions cette caution des autres pros de la même industrie, alors nous gagnerions nos lettres de noblesse.
Ma vision en 2020, 9 ans plus tard : elle n’a guère changé. Les sujets abordés sont simplement différents. Nous sommes sur un marché à maturité, les problématiques ont donc changé. Les challenges également. *oui, je sais cela semble à la mode d’écrire ça, mais bon… les faits sont là : vous pouvez retracer mes actions depuis toutes ces années partout sur le web ^^

Comment choisissez-vous les prestataires avec qui vous travaillez ?

Je suis une fidèle dans l’âme, pour que je ne sois pas trahie où que je sente que je suis prise pour une vache à lait. Dans tous les cas, j’ai tendance à très peu m’ouvrir aux sollicitations – Je suis un peu sauvage, je l’avoue. Aussi, j’aime prendre les devants. Malheureusement me contacter pour me présenter ses services, ça ne fonctionne pas avec moi. Je me ferme complètement. Je vous l’ai dit : j’aime prendre le temps.
Je suis une fan de la curation : je fais mes propres recherches, j’enquête… Je suis également une instinctive et j’aime donner sa chance à un professionnel qui se lance. Choisir quelqu’un qui a tout à prouver, c’est mon client qui y gagne ! Ressentir et travailler avec son instinct => c’est ce qui fait la différence quand la rigueur et le professionnalisme sont ancrés en soi.

Où puisez-vous votre inspiration ?

Partout, du moment que ce n’est pas dans l’industrie du mariage 🙂 Ce serait triste sinon, non ?

Mariage dans le sud de la France (french riviera) d’Elisabeth & Tristram organisé par Muriel Saldalamacchia – Crédit photo Jérémy FERRERO
Mariage dans le sud de la France (french riviera) d’Elisabeth & Tristram organisé par Muriel Saldalamacchia – Crédit photo Jérémy FERRERO

D’après vous, qu’est-ce qui fait votre singularité dans ce métier ? Pourquoi les couples font appel à vous et non à une autre agence ?

Je ne me suis jamais perdue en route, j’ai toujours cru en moi, en mes idées. Je me sens meilleure dans la difficulté et je cherche le challenge en permanence. Rendre simple les choses les plus difficiles, en misant tout sur l’expérience client associée à l’expérience des équipes. Mes clients attendent cela de moi. Que ce soit simple et mémorable. En y mettant une bonne grosse dose d’impossible, à toutes les étapes du process.

Ce que vous préférez dans le métier de wedding planner ?

Ce que je préfère est à la fois ce qui me rend dingue : travailler sous pression H24 avec des deadlines. Plus c’est difficile, plus je me sens vivre !

Votre plus beau souvenir de wedding planner ?

Sans démagogie, j’en ai tellement… Vraiment.
Je ne suis pas fleur bleue, alors de manière générale, mes meilleurs souvenirs viennent de challenges complexes, relevés parfois avec douleurs, mais toujours en équipe. Les équipes pour moi, c’est mon moteur. Dans ces moments-là, je sais que nos clients, sans nous tous, n’auraient pas eu le mariage qu’ils idéalisaient. Je pense sincèrement que c’est pour cela aujourd’hui que les clients me choisissent. Pour l’amour et le profond respect que j’ai des équipes que je constituent pour eux.

Comment arrivez-vous à concilier vie pro et vie perso ?

Le fantasme de la vie équilibrée vie pro – vie perso…
C’est le principe même de l’équilibre : c’est en permanence un ajustement de sa vie professionnelle pour qu’elle n’empiète pas trop sur la vie personnelle et vice-versa.

Nous travaillons ensemble avec mon mari, et nous échangeons sur nos ressentis. Des fois, comme dans toute précarité d’équilibre, c’est borderline. Le « truc » c’est que j’aimerai que l’on arrête d’idéaliser l’équilibre, la vie saine, le slow life… ok… on est entrepreneur… c’est une remise en question permanente, des problèmes au quotidien, une pression sociale (et fiscale ^^).
Selon moi, vie perso et vie pro sont intimement liées. Je ne crois pas non plus aux discours du type « non mais moi dans ma vie pro je suis super organisé.e et dans ma vie perso, c’est le bazar absolu, je suis plutôt bohème » – Je pense que nous sommes la même personne au travail et dans la vie personnelle. L’accepter ? C’est ça l’équilibre 🙂

Mariage au bord du lac de Come organisé par Muriel Saldalamacchia – Crédit photo Gabriele Basilico

Aujourd’hui où en êtes-vous ? Combien de mariages avez-vous organisé ?

Aujourd’hui nous dépassons nos objectifs chaque année, et l’équipe continue de grossir et de grandir. Indiquer un nombre de mariages par contre n’a pas de valeur à proprement parlé à mes yeux. Pour exemple, j’ai eu en formation, une wedding-planner dont l’objectif était de faire 3 voir 4 coordinations de mariage par an. C’était son choix. Et j’adorais qu’elle crâne en disant « Et voilà… je suis complète pour l’année prochaine ».

Un nombre n’est intéressant que par rapport à un objectif. Et nos objectifs de chiffre d’affaires sont chaque année plus hauts. Et chaque année, nous les dépassons encore. Mes chiffres je les ai expliqué en toute transparence à l’occasion de ma conférence donnée au dernier WeddChallenge 2020. Assortis de deux heures d’explication, ha !

Quelle sera la prochaine étape ? Comment va/peut évoluer votre agence ?

La prochaine étape ? Comment vous dire… pour vivre heureux vivons cachés… J’aime cet adage, pas vous ? Car même si vous êtes nombreux à penser que je communique beaucoup, finalement, sur le fond… je préfère être discrète et annoncer lorsque c’est fait. Je ne crois pas au speed business. J’aime prendre mon temps. C’est ce qui me réussit le mieux 🙂

Et dans 10 ans, où serez-vous ?

Ici, ailleurs… peu importe, mais ce sera forcément différent dans tous les cas.

Wedding planner ou wedding planneuse ? Ahah !! Pitié… mes yeux saignent : WEDDING-PLANNER. Sinon, passez au français : organisatrice de mariage, cela fonctionne parfaitement.

Si tu n’étais pas wedding planner, tu serais… journaliste ou femme politique ou investisseur – où les trois!

L’indispensable pour un mariage réussi c’est… aller plus loin que ce que le client attend, et permettre aux professionnels sélectionnés de se réaliser pleinement sur la prestation.

Pour être une bonne wedding planner il faut… avoir de l’empathie pour ses clients et ses équipes (à ne pas confondre avec sympathie ^^), être courageux/se et surtout, surtout : aimer travailler dur et longtemps. (chacun ses paillettes n’est-ce pas? ^^)

L’outil indispensable à toute wedding planner ? téléphone dernière génération bien sûr !

La chose la plus folle que tu ais faite pour tes mariés ? Je n’aime pas beacoup cette question… On me la pose à chaque fois… Ce qui est fou pour certain ne l’est pas pour d’autre… Et dans les mariages que j’organise, certaines folies peuvent paraître indécente plus que folle. Je préfère rester discrète donc…

Wedding planner c’est… c’était mon métier en 2009…Car en vrai depuis de nombreuses années maintenant, je suis destination wedding-planner. Et c’est un métier complètement différent – Vous l’aurez compris: toutes mes réponses à cette interview sont conditionnées par mon statut de destination wedding-planner… Une seconde lecture peut-être pour voir les choses autrement ? 😉

Crédit photo portrait de Muriel en Une : Valéry Villard

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