On dit souvent que les cordonniers sont les plus mal chaussés… Mais qu’en est-il des professionnels du mariage ?

S’il y en a deux qui ont bien mérité leur merveilleux mariage, c’est Delphine et Richard. Après 2 reports dû au Covid, 3 bagues de fiançailles pour compenser et beaucoup beaucoup de patience, cette wedding planner et ce photographe de mariage, ont enfin pu se marier durant l’été 2022. Et quel mariage ! Et je peux vous dire que chacune des membres de l’équipe WBF s’en souviendra longtemps ! D’autant plus que c’était notre premier mariage ensemble. Le premier depuis que l’agence s’est agrandie. 

On s’en souviendra parce que déjà c’était magnifique, émouvant, beau, convivial, chaleureux… Pffff tout simplement incroyable. Il m’a fallu quelques jours pour réaliser que c’était terminé. 

Mais c’est aussi un mariage dont les imprévus étaient… Ahah, je ne sais pas comment les qualifier. Avec l’expérience j’avoue que j’accueille désormais chaque couac comme un défi ! Genre, même pas peur ! Mais la jeune wedding planner que j’étais il y a 8 ans, aurait pu un peu paniquer quand moins de deux heures avant la cérémonie civile, Richard lui a annoncé qu’il avait oublié ses chaussures de mariage… chez lui à 1 heure de route !

Retrouve la suite via le podcast « Confession d’une accro du wedding » :

Tout avait pourtant bien commencé…

La veille du jour J, Prescillia (une de nos coordinatrices) et moi quittons Paris en voiture. Direction une petite ville à presqu’une heure de Lyon pour le mariage de Delphine et Richard qui a lieu le lendemain. Après avoir récupéré Sandy, notre deuxième coordinatrice, nous arrivons comme prévu au domaine en début d’après-midi.

On en profite donc pour prendre de l’avance. Nous sommes censés installer la cérémonie le lendemain, mais puisque nous sommes là autant le faire immédiatement. 

D’ailleurs, elle se déroulera sous un magnifique arbre alors nous attendons 17 heures, heure à laquelle aura lieu la cérémonie le lendemain, pour vérifier où sera placé le soleil à cette heure-ci et donc installer les chaises à l’ombre des feuilles.

Je découvre d’ailleurs que Prescillia et Sandy sont les reines du placement de chaises. Au millimètre près s’il vous plaît.

On termine. Ce qui est super confortable, c’est qu’on dormira sur le domaine. Dons là, on file s’installer dans notre chambre et revoir ensemble les derniers détails du mariage.

30 minutes plus tard on reçoit un message dans le groupe WhatsApp que nous partageons avec les mariés. Avant de l’ouvrir, on se regarde : mince, il y a un souci ? Un dernier truc à voir ? Ou bien une grosse cata à gérer ?

“Vous viendez prendre l’apéro les filles ?”

Non, c’est juste Richard qui nous propose de les rejoindre. Et bien sûr, nous sommes toujours ok pour l’apéro !

Ça c’est vraiment une des choses que j’aime le plus dans mon métier. Ça ne reste que très rarement stricto professionnel et c’est souvent qu’on se retrouve à boire des coups avec les mariés et leurs proches. 

Pratiquement tous les prestataires le diront je pense : on partage une tranche de vie inoubliable de la vie des mariés. Et quand ils nous chouchoutent comme leurs proches et bien, de façon inconsciente, on ne donne pas 100 % mais carrément 200 %. 

Enfin bref, c’était une douce soirée où on a bien mangé (je crois que le saucisson produit par les parents de Delphine est – sans exagérer – le meilleur que j’ai jamais mangé de ma vie !), on a bien ri aussi et un peu bu… Je dis bien un peu parce qu’il ne faut pas pousser, je refuse que mes mariés me voient pompette… En tout cas, tant qu’on est sous contrat. Après, le mariage, je ne dis pas. (Et là, j’ai une pensée pour tous les mariés que j’ai revu après leur mariage et qui ont vu mon vrai visage. Ahah…)

Mais revenons-en à cette soirée. Elle m’a aussi permis de glaner quelques anecdotes de dernières minutes que j’ai pu ajouter à la cérémonie. J’aime bien quand je peux faire ça parce que les mariés s’imaginent évidemment que la cérémonie est bouclée depuis des semaines. Et c’est vrai. Mais c’est toujours chouette de les surprendre avec une histoire ou un bon mot qu’ils m’ont révélé au dernier moment sans se rendre compte que ce détail pouvait avoir de l’importance. 

Il est déjà temps d’aller se coucher et de faire le plein d’énergie.

Le marié sans chaussures

Et de l’énergie il nous en a fallu, mais surtout du sang-froid, quand Richard vient nous voir un peu penaud et nous dit qu’il a la boîte de ses chaussures avec lui mais qu’elle est vide. Les dites chaussures sont restées chez lui. Il voit précisément où est-ce qu’elles sont, hein. Mais elles sont à 1 heure de là.

“Je vais faire l’aller retour vite-fait…” Euhhhh, Richard, tu es attendu à la mairie dans 1 h 45. Tu habites à 1 heure de là. Tu n’es ni habillé, ni coiffé… Les calculs ne sont pas bons Richard. Tu ne peux pas retourner chez toi.

“Bon, alors j’envoie un de mes témoins”. Non plus ! Tu laisses tes témoins profiter à tes côtés des préparatifs et tu nous laisses gérer. Par contre, tu nous laisses les clés de chez toi. 

On a seulement quelques secondes pour prendre une décision car chaque minute sera précieuse pour ne pas trop retarder la cérémonie civile et donc prendre du retard sur le reste de la journée.

Je crois que je n’ai même pas le temps d’expliquer le plan que j’ai en tête que Prescillia est déjà en route pour le parking, pour prendre sa voiture, pour se rendre chez les mariés. Parfait, elle nous rejoindra directement à la mairie. Avec un peu de chance, on débutera avec juste 15 minutes de retard.

Il faut aussi revoir notre plan initial. C’est finalement Sandy qui restera sur le domaine pour guider les prestataires, gérer le first look des mariés et terminer d’installer la décoration de la cérémonie laïque. 

Quant à moi, je lui donne un coup de main sur la déco et je pars accueillir les invités à la mairie avant que Prescillia n’arrive.

Bon, elle est partie avec la seule voiture de l’équipe… Mais pas grave, le marié me donne les clés de sa voiture pour que je me rende à la mairie. De toute façon, il n’en a pas besoin alors autant qu’elle me serve à moi. 

Bon finalement, j’accepte la gentille proposition des témoins d’aller ensemble à la mairie, parce que ok j’avoue, je ne conduis presque que des voitures en boîte automatique et la voiture du marié, manuelle et de la taille d’un tank comparée à la petite smart que j’utilise au quotidien, je la sens moyen. Il ne manquerait plus que le marié se retrouve à pieds en plus de ne pas avoir de chaussures. Et puis comme ça, je rentrerai dans une seule voiture avec Prescillia ce qui est quand même plus pratique pour gérer ensemble les détails sur le chemin du retour..

Prescillia qui ce jour-là, a certainement perdu des points sur son permis puisqu’elle a réussi l’exploit… d’arriver en avance à la mairie… Je ne sais pas à combien elle a roulé ! Et ce sont donc les chaussures qui ont attendu le marié… Pas le contraire. Marié qui a finalement décidé de ne pas les mettre car ces sneakers de rechange, étaient raccord avec son costume. Bon heureusement on a pas fait ça pour rien car il les a mise plus tard, pour la cérémonie laïque. 

Les voitures en arrière-plan de la cérémonie

De retour de la mairie, certains invités se garent dans la cour du domaine. Il a fallu gentiment batailler avec eux pour qu’ils déplacent leurs voitures. Ben oui, ils ne voyaient pas où était le problème. Sauf que nous, on savait que placés ainsi, on verrait leurs véhicules en arrière-plan des photos de la cérémonie. Pas terrible… 

Sandy est alors obligée de s’improviser panneau de signalisation pour indiquer le bon parking aux invités car celui installé par le domaine n’est pas super lisible. 

Les couacs auraient pu s’arrêter là, mais je crois que Richard voulait vraiment tester notre efficacité et voir si on pouvait gérer l’impossible…

Avant la cérémonie laïque, les mariés profitent chacun de leur côté d’un moment avec leurs témoins, le temps de tranquillement changer de tenue. Côté Delphine, ça se passe super bien : champagne, rires, yeux déjà embués par des larmes de joie pour certaines…

Côté Richard, on est aussi au top. Mais je crois que ça casse un peu l’ambiance quand je remarque non pas une mais plusieurs tâches de sang sur la veste de costume de Richard… Eh bien oui, la veille il s’est coupé et se prenant certainement pour un Marvel, il a cru qu’il avait déjà cicatrisé… 

“Enlève ta veste, vite !”. “Ahhhh, il y en a aussi sur ton veston…”. “Ahhh et puis la chemise aussi !”. Mais c’est un tiercé messieurs dames !

Le sang sur le costume du marié

Je le prends avec humour parce que je sais qu’on va gérer. Mais c’est sans compter sur l’un de ses témoins qui s’approche de lui avec un mouchoir BLEU pour tenter d’enlever la tâche. Ai-je précisé que le costume en question est beige… très clair ? 

Vade Restros satanas ! Les mains en l’air ! Fais un pas en arrière et éloigne ce mouchoir de la veste du marié. 

Ne faites plus rien, je m’en occupe.

Est-ce qu’on a réussi à rattraper ça ? Évidemment ! On ne s’appelle pas les wedding bonnes fées pour rien, tu sais !

Entre nous, le secret pour venir à bout d’une tâche de sang, c’est l’eau froide ! Et comme en plus il était tout frais, ça part très facilement. 

Pour le séchage, j’avoue qu’on a de la chance : il fait super beau donc quelques minutes en plein soleil et on se retrouve avec un costume tout propre et tout sec, comme si rien ne s’était passé. 

On peut donc démarrer la cérémonie. 

Le marié en avance

Je débute toujours par un mot d’accueil avant de lancer le cortège. Mais qui vois-je débarquer en plein milieu de mon discours alors que je ne l’ai pas appelé… Ben le marié, au bras de ses parents.

Mais qu’est-ce que tu fais là Richard ? Dans sa version à lui, Sandy lui a donné le go. Dans la version des filles, il en a eu marre d’attendre et il s’est lancé !

Mais ce n’est pas grave, on recommence et il nous fait une super entrée !

C’est au tour de la belle Delphine, absolument sublimissime dans sa robe. Mais pour remonter l’allée centrale de la cérémonie, elle doit d’abord emprunter un chemin à la vue de tout le monde. Ça ne le fait pas… Donc pour ménager le suspens, Prescillia et Sandy la cachent avec un rideau le temps qu’elle se mette en place au bout de l’allée pour son entrée. À ce moment-là, je me dit que je suis fière de ma nouvelle équipe. 

Les moments forts de la cérémonie

La cérémonie peut vraiment commencer et quelle cérémonie… Ça fait un peu fille qui se lance des fleurs mais j’étais vraiment fière du résultat. D’autant plus que nos mariés qui ont subi les années Covid ont vraiment envie que tous ces reports ne soient qu’un vague souvenir et que la beauté de leur journée balaie les mois d’incertitudes. 

Je garde en tête plusieurs images de ce moment : 

• Richard que j’ai voulu taquiner en passant un extrait de sa chanson inavouable, qui prend la blague et se lève pour danser en pleine cérémonie.
• Delphine, pourtant si pudique qui finit par fondre en larmes après avoir prononcé ses vœux. À ce moment-là, elle incarnait tout simplement l’amour.
• Et à nouveau ses larmes lorsqu’elle découvre les consentements que je leur avais préparés. Là, pour la petite histoire, ils souhaitaient des consentements personnalisés mais ils n’avaient pas eu le temps de les écrire. Alors j’ai écouté pendant des heures toutes leurs chansons préférées. En français. En anglais. Et finalement, j’ai repris les paroles d’un des titres qu’ils aiment le plus et dont ils ont les paroles tatouées tous les deux. Je crois que j’ai vu dans leurs yeux à quel point ils appréciaient cette référence.

Enfin bref, je vais m’arrêter là parce que vraiment ce mariage je pourrai en parler des heures et il ne serait pas impossible que je finisse par pleurer tellement ce fut un concentré d’émotions. Les plus belles émotions de nos métiers du mariage. 

Et juste pour le plaisir, je te laisse avec la chanson que Richard aime en secret… 

Si tu as aimé cet épisode, n’hésite pas à en parler autour de toi !